NAO de la Branche Tourisme : on vous dit tout ?!Une négociation de Branche n'est pas différente des autres négos. Elle s'apprécie par l'équilibre final trouvé, et c'est bien normal puisque les intérêts sont divergents.
Pour apprécier cet équilibre, il faut partir d'éléments transparents ET partagés. Question de visibilité et de sincérité. Pour cela, la Loi - dans sa grande sagesse – a prévu qu'un Rapport de Branche soit fourni aux négociateurs. Le Code du Travail parle de "loyauté" dans la négociation...
Dans ces NAO de la Branche des Opérateurs de Voyages et des Guides, un peu particulières - où l'on ne nous demandait pas seulement de négocier les minima de la branche, mais de modifier un élément essentiel de la Convention Collective des Agences de Voyages - pas de chiffres, pas de données statistiques, pas de rapport de branche : "nous n'avons aucune visibilité sur les salaireseffectifs pratiqués dans les entreprises" nous ont dit EDV (Entreprises du Voyages) et SETO (Syndicat des Entreprises du Tour Operating) !
Les organisations syndicales pensent au contraire qu'elles ont une parfaite visibilité sur ce que rapporterait aux entreprises du secteur la "modernisation" (l'affaiblissement) du calcul de la prime d'ancienneté. Cette solution n'est pas sortie du chapeau. Ne soyons pas naïfs ! Elle a été chiffrée, calculée et réfléchie de longue date... Et cela justifie amplement l'insistance des Organisations Patronales à l'imposer aux organisations syndicales !
La CFTC sait que nos partenaires dans cette négo sont très efficaces dans la défense des intérêts de leurs adhérents et tous s'accordent à dire qu'ils en ont fait la brillante démonstration à l'occasion de la crise sanitaire ! Nous en sommes conscients aussi, ils sont redoutables dans cet exercice.
Mais l'intersyndicale CFTC, CFE-CGC, FO et CGT, qui approuve ce communiqué, est tout aussi déterminée. Nos organisations se trouvent confortées dans leur union par l'intransigeance des OP.
La CFTC « s'est arrachée les cheveux », comme nos collègues des autres OS, à faire des calculs, dans le noir complet, pour évaluer le fameux équilibre dont nous parlions au début. Mais à trop vouloir nous mainbtenir dans l'obscurité (ou nous tenir pour des partenaires dociles tout acquis...), les Organisations Patronales n'ont fait que provoquer notre choix final : signer la proposition la plus lisible : le Plan B rédigé par les EDV et le SETO, destiné à satisfaire le Ministère du Travail !
Un effet WAOUH sur les minimas, avec un vrai pas en avant sur les salaires minimums de la CCN, à la hauteur de la crise économique actuelle, des retards accumulés pendant des années, et des gains futurs réalisés par la "modernisation" (régression, ni plus ni moins...) de la prime d'ancienneté, aurait-il pu faire pencher la balance de l'autre côté ?
Nous ne le saurons pas puisque les Organisations Patronales ont fait le choix de bander les yeux des OS et, ensuite, de leur montrer du doigt où signer ! On a beau être constructifs, l'exercice a ses limites... Elles ont été atteintes !
Alors ! Mesdames et Messieurs des EDV et du SETO : quand allez-vous vous conformer aux dispositions légales, et rallumer la lumière, pour que l'on y voit clair et que l'on discute sur des bases sérieuses ?
Peut-être plus tôt que prévu puisque l'augmentation du SMIC du 1er mai va à nouveau plomber les SMCG A et B ! Optimistes ? Non. Persévérants !
Fait à Paris, le 19 avril 2023
Communication approuvée par :
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